7/02/2015

Ne veulent pas voir

Donc, si je comprends bien, vous n'allez jamais voter, dit le Visiteur? En principe non, dit le Cuisinier. Pourquoi faire? Voyez ce qui se passe aujourd'hui aux frontières. C'est la Carpe, en l'espèce, qui est à la manoeuvre: une admiratrice de Tony Blair, comme vous le savez. Au fait, j'y pense, Polanski devrait lui consacrer un film. Il y a quelques années, il en avait consacré un à Tony Blair: The Ghost Writer. C'en serait une suite: The Ghost Writer, deuxième épisode. Avec la Carpe dans le rôle principal: le sien même, en fait. Elle jouerait son propre rôle. Car elle a un certain don pour le théâtre. Soit dit en passant, la Carpe est aussi celle, en toute occasion, plaidant pour une extension illimitée des pouvoirs de la police (notamment en matière d'espionnage électronique)*. Police, ma chère police. Bref, les gens ne veulent pas voir ce qui pourtant crève les yeux, à savoir que l'Etat, aujourd'hui, ne les protège plus de rien : pas plus aux frontières qu'à l'intérieur même des frontières. Ils ne le voient pas, et donc vont mourir. Mais ils ne le savent pas. Or l'Etat, ce n'est pas seulement la Carpe. Ce sont aussi les 240 élus du Parlement. Théoriquement, ces grosses limaces ont pour fonction de contrôler les actes du gouvernement. Juste ceci: laquelle d'entre elles (tous partis confondus) a seulement pris la peine d'interpeller la Carpe sur ce qu'elle fait (et surtout ne fait pas) en matière de contrôle des frontières? Qui lui a posé la moindre question à ce sujet? Vous me demandez pourquoi je ne vais jamais voter: c'est une explication.

* Voir "A le faire", 31 juillet 2011.