12/01/2006

Marie-Charlotte de Corday d'Amont

Regarde, dit l'Avocate, c'est intéressant comme article. Il traite de Charlotte Corday (Dominique Venner, "Enigmatique Charlotte Corday", Nouvelle Revue d'Histoire, novembre-décembre 2006, pp. 22-24). Tu vois qui est Charlotte Corday. C'est elle, le 13 juillet 1793, qui a tué Marat dans sa baignoire. Il ne s'y attendait vraiment pas. Quatre jours plus tard, le tribunal révolutionnaire l'envoyait elle-même à l'échafaud. Charlotte Corday s'appelait en réalité Marie-Charlotte de Corday d'Amont, et elle était l'arrière petite-fille de Corneille. Oui, l'auteur du Cid. Par parenthèse, tu auras remarqué que la pièce de Corneille a plus ou moins aujourd'hui disparu des programmes scolaires. C'est juste une remarque. J'en reviens maintenant à Marie-Charlotte. On croit d'habitude qu'elle était royaliste. Erreur, elle était républicaine. Elle n'était pas non plus, semble-t-il, croyante. Au prêtre de la prison qui veut la confesser avant son exécution, elle dit: "Je n'ai pas besoin de votre ministère". Impressionnant, non? Tu te souviens de cette parole d'Antigone, dans son dialogue avec Créon: "Car nullement Zeus était celui qui a proclamé ces choses à moi". A Charlotte non plus Zeus n'a rien proclamé. Elle est comme Antigone: sa décision, elle l'a prise seule, sans demander l'avis de personne: ni de Dieu, ni des hommes. Il y a quand même une différence, dit l'Etudiante. Antigone ne tue pas Créon, elle se contente de lui désobéir. Alors que Charlotte Corday, elle ... Ca te choque peut-être, dit l'Avocate?