1/20/2019

Interprétations

Il y a deux interprétations possibles, dit le Visiteur. Selon la première, ces violences n'auraient d'autre but que de mettre un terme à l'épisode actuel, en faisant bien comprendre à ceux qui y participent que s'ils persistent, justement, à vouloir y participer, ils courent des risques sérieux pour leur vie et pour leur santé. On fait quelques exemples. Les gens préfèrent en règle générale rester chez eux plutôt que d'être ..., ..., ou même ... C'est une première interprétation. Les violences policières comme instrument d'intimidation, en fait de terreur. Mais on peut aussi dire autre chose. Il y a, comme on sait, une dialectique de la violence, dialectique qui fait que toute violence en engendre immanquablement une autre, en réponse à la première. Certaines personnes ont tendance à se venger. Mais par là même ceux d'en face sont amenés aussi à surenchérir. Un processus en boucle se met ainsi en route, avec toujours plus de violence de part et d'autre. Clausewitz le résume par une image: l'"ascension aux extrêmes". Il est évidemment tentant pour les dirigeants de chevaucher un tel processus, en en tirant prétexte, par exemple, pour suspendre la constitution. C'est l'autre interprétation possible. Les violences policières, comme facteur d'accélération du glissement, aujourd'hui patent, de la post-démocratie néo-libérale vers un régime, on peut le dire maintenant, authentiquement orwellien.