7/24/2018

Risque zéro

Comme quoi, quand on en recrute un, pour cette fonction-là en particulier, on a intérêt à ne pas se tromper, dit l'Etudiante. Car si l'on se trompe, c'est beaucoup d'argent dépensé pour rien. Cela passe par des stages, des séminaires, des entretiens en tête à tête, bref, tout un cursus, comme ils disent. Ils le mettent aussi sous observation. A chaque étape, un bilan d'évaluation. Ils font très attention à tout. Cela étant, le risque zéro n'existe pas. C'est ce qu'ils doivent aujourd'hui se dire, les pauvres. Hybris, un mot grec. On peut le traduire par démesure, perte du sens des réalités, mépris des personnes, etc. A l'évidence, dans le cas qui nous occupe, ils ont sous-estimé le risque. Ils vont très certainement, ces prochains mois, être amenés à revoir leur programme d'études, peut-être même le bouleverser de fond en comble. Sauf que l'hybris n'est pas extérieure au travail pour lequel il a été recruté, dit le Visiteur. C'est ce que vous semblez oublier, chère .... Elle lui est consubstantielle. On ne peut pas leur reprocher d'avoir mal évalué les risques liés à l'hybris, puisque, justement, pour mener à bien le travail en question, pas n'importe lequel, comme vous savez, ils avaient besoin de quelqu'un ayant ce profil-là. Ils l'ont aussi choisi pour ça. Pas seulement pour ça, mais aussi pour ça. C'est pour eux une qualité, non un défaut. Ce qui vient de se passer était donc inévitable. L'hybris forme un tout, elle ne se laisse pas découper en lamelles.