Ils sont dans le rôle, dit l'Ethnologue. Quoi là d'anormal. Cela remonte même à assez haut dans le temps: "Directement ou indirectement, les lois s'opposent toujours à la liberté du mouvoir, elles opposent le mû au mouvoir des personnes. Le mû, c'est l'essence construite du pouvoir sur l'autre; son ultime conséquence, c'est l'immobile, la mort infligée. La montée de l'Etat occidental, ce n'est que l'expansion de son étant contre tout existant, la production et la reproduction de son champ de stratagèmes, champ artificiel créé entre les pôles opposés du mouvoir et du mû, et qui aujourd'hui n'est plus seulement celui d'une armée, d'une police, d'une administration, mais celui de l'ensemble planétaire"*. On en est là aujourd'hui. On ferme aujourd'hui les jardins publics. Demain ce seront les forêts elles-mêmes qui seront interdites d'accès. Les montagnes. Cela a d'ailleurs déjà commencé. Faites un peu le compte de l'ensemble des endroits aujourd'hui interdits d'accès, pour une raison ou une autre (militaire, écologique, industrielle, sanitaire, etc.). A quoi, par ailleurs, croyez-vous que sert le loup archi-protégé, dont la présence est maintenant signalée à proximité immédiate de certaines zones habitées? Très certainement à encourager les gens à sortir de chez eux.
* Paul Virilio, L'insécurité du territoire, Galilée, 1993, p. 81.