Tiens, si l'on jouait au coup d'Etat, dit le Collégien? Très bonne idée, dit l'Ecolière. Voyons donc. "L'..., les traits tirés, est apparu ce matin à la télévision". Après un coup d'Etat, même manqué, il faut toujours avoir les traits tirés. Rappelle-toi, au cas. Ensuite tu prononces ces mots ailés: "Il faut accélérer la mobilisation". C'est ce qu'ils disent tous*, tu répètes. A partir de là, tu ouvres les hostilités. Première mesure, une large amnistie, qui fera que les prisons seront un peu moins pleines qu'elles ne le sont aujourd'hui. Je pense en particulier aux criminels multirécidivistes. Evidemment cela produira du chaos, mais justement c'est le but. Dois-je le préciser, tu ne vas pas le crier sur les toits. Et d'une. La garde nationale, ensuite. Elle sera réactivée, avec pour mission prioritaire la protection des sites les plus menacés: mosquées salafistes, zones de non droit, etc. Et de deux. Accessoirement, Françaises, Français, un couvre-feu est décrété, il s'étend à l'ensemble du territoire, je dis bien l'ensemble: hormis, bien sûr, le 93, plus un petit millier d'autres endroits dits sensibles. Mais ce n'est pas la peine d'en parler. Tertio, un impôt exceptionnel de 50 % sera perçu sur le capital, afin de permettre à la République d'honorer ses engagements internationaux en matière d'accueil de migrants. Juste cette année, bien sûr. L'an prochain, ce sera 75 %. C'est la dernière ligne droite. Tu oublies l'état d'urgence, dit le Collégien. Au regard des menaces actuelles pesant sur le droit et la liberté des citoyens, il y aurait lieu peut-être de le prolonger. De combien, d'après toi? Je ne sais pas, dit l'Ecolière. De vingt-cinq ans, peut-être? Plus, dit le Collégien. Cinquante. Que dirais-tu aussi d'une purge? Soit, dit l'Ecolière. Des listes préétablies de noms existent déjà, tu les trouveras au fond du tiroir.
* France Inter, 15 juillet 2016.