Tout à l'heure, à la radio, un apparatchik a déploré le fait que les gens, quand ils se rendent à une manifestation, portent désormais des gilets pare-balles, dit l'Etudiante. Des gilets pare-balles, mais aussi des masques à gaz. C'est bien la preuve, disait-il, que ces gens ont basculé dans "l'ultra-violence"*. L'ultra-violence, ce ne sont pas les gardes mobiles arrosant les gens de gaz toxiques, mais bien ceux, en application du principe de précaution, assez rationnellement, donc, essayant d'éviter l'asphyxie. Soit, dit l'Auditrice. Il yoyote. Cela étant, regarde les dirigeants. Quand ils sortent de leurs bunkers, c'est toujours en voiture blindée, entourés de gardes du corps. La circulation est bloquée, des militaires en armes sont postés à tous les coins de rue. Etc. On peut quand même, en l'occurrence, se poser certaines questions. Ils ne portent pas de masques à gaz, dit l'Etudiante.
* France Inter, 29 avril 2016.