Carl Schmitt ne parle pas seulement de l'ami et de l'ennemi*, dit le Visiteur. Sa réflexion porte aussi sur les formes de guerre actuelles, en particulier le terrorisme. A ce sujet, il fait une remarque intéressante. La civilisation, dit-il, n'est guère favorable au développement du terrorisme. Les Européens civilisés, en particulier, éprouvent toutes sortes de réticences à son endroit. Il cite en exemple l'épisode de l'OAS, à la fin de la guerre d'Algérie. L'échec historique de l'OAS peut s'expliquer de plusieurs manières, mais le facteur civilisation est sûrement à prendre en compte**. Les sauvages n'ont pas trop de problèmes avec le terrorisme, les civilisés, en revanche, oui. Les Européens de 2015 ne ressemblent guère à ceux d'il y a un demi-siècle, dit le Cuisinier. Regardez-les avec leurs smartphones. Justement, dit le Visiteur: peut-être les dirigeants se verront-ils contraints, ces prochaines années, à réintroduire le grec et le latin à l'école. Et tout le reste: lire, écrire, compter, etc. Non par sympathie particulière pour la civilisation, ne rêvons pas : tout simplement pour sauver leur peau.
* Voir "Si, moi", 1er août 2015.
** Théorie du partisan, Calmann-Lévy, 1972.