On pourrait laisser entrer tout le monde, dit l'Auteur: en gros, ce serait la position chrétienne. Tous les hommes sont frères, les frontières n'existent pas. En découlent, il est vrai, un certain nombre d'inconvénients: le remplacement d'une population donnée par une autre, par exemple. Ou au contraire ne laisser entrer personne. C'est ce que recommandent certains. En l'occurrence, on ne fait ni l'un ni l'autre. On n'est ni assez détaché de soi pour abolir complètement les frontières, ni assez soucieux de soi pour les fermer. On se suicide donc, mais à petites doses. Au bout du compte le résultat est le même. Mais on repousse ainsi les échéances. C'est un honnête compromis.