1/04/2007

En plus élémentaire

Tiens, dit l'Auditrice, le Journal se diversifie. Je parle du gratuit. Ca ressemble beaucoup au payant, sauf justement que c'est gratuit. Le problème est le suivant, dit l'Ethnologue. Comme tu le sais sans doute, les jeunes en âge de voter rencontrent aujourd'hui de grandes difficultés en lecture. Le Journal lui-même est devenu trop compliqué pour eux. Donc ils ne le lisent plus. Selon certaines enquêtes, ils seraient même de moins en moins nombreux à regarder la télévision. Néanmoins, comme je viens de le dire, ils votent, en sorte qu'on ne saurait complètement s'en désintéresser. On le voudrait bien, mais ce n'est pas possible. On ne saurait en prendre le risque. D'où l'idée du gratuit. Le concept en est simple. On y trouve la même propagande que dans le payant, mais en plus primitif encore. Prends le numéro d'aujourd'hui, par exemple. A première vue, ça ne sort pas trop de l'ordinaire: sexe, sport, people et compagnie. Tu remarqueras quand même qu'un nom revient à plusieurs reprises dans ce numéro: celui de notre Cheffe bien-aimée: en pages 1 et 2 (des jeunes des quartiers lui demandent de bien vouloir leur accorder son soutien pour la construction d'un terrain de foot), et à nouveau en page 13 (la Cheffe a maintenant sa plaque de chocolat personnelle, un emballage spécial à son nom). Les jeunes, le foot, le chocolat, le tout associé au nom de la Cheffe, c'est ça le gratuit. Tu répètes l'exercice une dizaine de fois, et ça finit par s'imprimer dans leur tête (ou ce qu'on désigne de ce nom). Petit rappel, au cas où tu l'aurais oublié: les élections ont lieu cette année.