9/27/2025

Goût de la vengeance

Tiens, dit l'Ecolière, il en prend pour cinq ans. C'est beaucoup, cinq ans. Comment l'interpréter? Comme toujours, il y a plusieurs raisons, dit l'Avocate. Première, les juges règlent leurs comptes en tant que juges. Quand il était au pouvoir, l'intéressé avait dit beaucoup de mal des juges et de la justice. A tort, bien sûr. "Goût de la vengeance. Plaisir naturel de la démolition" (Baudelaire, Mon coeur mis à nu, § 5). On pourrait aussi parler de réflexe corporatiste. En France, tout le monde défend sa corporation. Les juges ne font pas exeption. Deuxième, il a dû dire ou faire quelque chose qui a déplu. Exactement quoi, mystère. On l'apprendra peut-être dans cinquante ans. En attendant, on lui présente l'addition. Troisième, la France s'aligne sur une tendance générale. Quand tu perds aujourd'hui les élections, tu as de bonnes chances ensuite de passer un bout de temps au moins en prison. Chacun sait que si Trump avait perdu l'élection de 2024, il alait tout droit en prison. Heureusement pour lui il ne l'a pas perdue. En revanche, comme tu le sais, ceux qui l'ont perdue sont pour la plupart aujourd'hui dans le collimateur de la justice. Comme chacun sait, la justice politique n'existe pas.