4/20/2024

A 8

C'était hier à Dope-City, dit l'Ecolière. Il a été placé en garde à vue, et de plus son appartement a été perquisitionné. Ils ont débarqué à 8. Au passage, ils lui ont volé son ordinateur. Prenons les choses dans l'ordre, dit l'Avocate. Se faire bien voir des groupes aujourd'hui influents et de leurs courroies de transmission dans l'Etat et les médias, c'est de leur part un soin qu'on peut comprendre. Tous pensent à leur carrière. Tu ne les verras donc jamais prendre la défense du faible contre le fort. Demande-toi ici qui est le faible et qui est le fort. Première remarque. Deuxième, tu me dis qu'ils ont débarqué à 8. On est ici dans la communication. Ce type est inoffensif, et ils le savent. Mais leur intérêt est de faire croire le contraire. Ils espèrent ainsi amortir l'effet du reproche, assurément excessif, qu'on leur adresse parfois d'être sinon exactement de connivence avec les voyous, les dealers de rue et les terroristes, du moins de ne pas trop mal s'entendre avec eux. C'est même le moins qu'on puisse dire. Troisième enfin, ils veulent te faire peur. Quand on les voit débarquer à 8 dans un appartement, encore mieux après avoir cassé la porte, comme c'est de plus en plus désormais la règle, forcément les gens (voisins, témoins, etc.) prennent peur. C'est aussi ça, le but. Si les gens n'avaient pas ainsi peur, leur pseudo-Etat de droit aurait des problèmes. C'est une illustration, une de plus, des dérives de ce régime de plus en plus répressif, violent et corrompu. Il faut beaucoup de courage aujourd'hui pour lui tenir tête. C'est ce que fait cet écrivain, et il en paye le prix.