6/27/2024

Un beau matin

Autre exemple, dit l'Avocate. Eux ne sont pas des élus du peuple, mais comme eux ils croient qu'on est démocratie. Ils créent donc des groupes où ils se retrouvent entre eux. Evidemment aussi ils vont sur Internet, etc. On les laisse faire un temps, le temps qu'il faut, et un beau matin ils apprennent par la radio que leurs groupes n'existent plus. Ils ont été dissous. De telles dissolutions sont aujourd'hui monnaie courante. Depuis sa prise de pouvoir il y a sept ans, l'Administrateur direct s'en est même fait une spécialité. Bref, ils devaient s'y attendre. Mais comme ils croient qu'on est en démocratie, justement ils ne s'y attendaient pas. Ils prennent ensuite des avocats, déposent des recours, etc. Tout le monde rit et les journalistes disent que c'est bien fait pour eux. Soyons clair. Je ne suis pas en train de dire qu'il faut renoncer à créer des groupes. Ce n'est pas du tout mon propos. Même quand on n'est pas en démocratie, on peut très bien en créer: sauf que, que si on le fait, il y a un certain nombre de règles à respecter, règles qui ne sont assurément pas les mêmes que quand on est en démocratie. Si tu vois ce que je veux dire. Quand on se lance en politique il faut un minimum de sens des réalités. Si tu crois qu'on est en démocratie (acccessoirement aussi que la ... est un Etat de droit), je n'ai qu'un conseil à te donner: occupe-toi d'autre chose que de politique. Il y a plein d'autres domaines où tu peux déployer ta créativité.

6/14/2024

Comme réalité

C'était l'autre jour au ..., siège du Législatif, dit l'Ecolière. Des députés allaient et venaient, sauf qu'à un moment donné on leur a dit de dégager. Le président du parlement ukrainien passait par là. Comme certains n'écoutaient pas (après tout, ils sont chez eux), des perdreaux leur sont tombés dessus. On voit tout cela sur une vidéo. Je ne sais trop ce qu'on veut dire quand on parle des élus du peuple, cette expression m'a toujours laissée songeuse. Mais là je suis plutôt de leur côté. C'est inimaginable. Il faut savoir de quoi l'on parle, dit l'Avocate. Je m'inspirerais ici de Zinoviev. D'un côté il y a la démocratie comme rideau de fumée: les élections et patati et patata. C'est une chose. Et de l'autre la démocratie comme réalité. Ce sont deux domaines différents. On peut ne pas le voir, mais à un moment donné il faut se rendre à l'évidence. La démocratie comme réalité, aujourd'hui, c'est l'Etat policier. Cela étant, je ne comprends pas pourquoi tu t'étonnes. Ce sont des choses que tu connais. D'où, par parenthèse, leur soutien au régime ukrainien. Ce régime leur plaît bien. Ils l'imiteraient même volontiers si l'opportunité s'en présentait. Parfois, d'ailleurs, c'est ce qui se passe. Pour le reste, si des gens se voient des vocations d'élus du peuple, il ne faut pas ensuite qu'ils se plaignent si des sbires, ceux de l'Etat de droit, leur font des clés au sol. En temps ordinaire, la criminalité d'Etat ne se donne pas tellement en spectacle. Mais nécessité fait loi. La dernière fois, je crois, qu'on avait entendu parler d'eux, c'est quand ils avaient arrêté l'ex-petite amie de l'ex-... : elle menaçait de faire des révélations.