7/08/2019

Problème

Le vrai problème, en fait, est celui du ..., dit le Sceptique. Il y a de belles pages de Montaigne à ce sujet, notamment au chapitre 12 du Livre III des Essais. Contrairement à l'ancienne théologie (St Thomas), Montaigne condamne de tels actes. Ce n'est pas, dit-il, à l'homme de s'occuper de ces choses, mais à Dieu. Montaigne dit aussi que certaines médecines sont parfois pires que le mal qu'elles sont supposées guérir. Les ..., certes, sont responsables d'un certain nombre de désordres graves au sein de l'Etat. Ils ignorent le bien commun, ne se préoccupent que de leurs intérêts propres et de ceux de leur caste. Suppriment les libertés personnelles. Ne tolèrent aucune manifestation d'opposition. N'hésitent pas, le cas échéant, à recourir à des formes de violence extrême pour en étouffer la moindre velléité. Procèdent à des rafles, emprisonnent un grand nombre de personnes innocentes. En prime, pactisent avec l'ennemi. Tout cela est vrai. Et donc, etc. Sauf, dit Montaigne, qu'on ne résout rien ainsi. On ne fait au contraire qu'ajouter d'autres désordres aux précédents. Il faut "donner passage aux maladies", dit-il encore. Là, ce n'est plus Dieu qui fait le travail, mais la nature. A notre époque, l'écrivain allemand Ernst Jünger a développé des vues analogues. On relira à ce sujet les Falaises de marbre, ou encore ses Journaux de guerre. Le ... lui paraissait légitime, mais il en contestait l'opportunité. Il l'estimait vain, à la limite même contre-productif.