Ce n'était, à l'origine, qu'une petite scène ouverte, comme il en existe un certain nombre d'autres en ..., dit l'Auditrice: une petite zone de non-droit. Mais avec les années elle s'est étendue à la ville dans son ensemble*. Juste une remarque. Te viendrait-il seulement à l'esprit de dire que cette scène ouverte serait une suite normale et logique de l'actuelle politique d'..., celle voulue et mise en oeuvre depuis je ne sais combien de décennies par nos dirigeants bien-aimés? Allons même plus loin: un très bon abrégé: Dope-City comme métonymie? Tu le penses, peut-être. Mais le dire? Les gens ont une famille, un emploi, etc. Bref, ils enfouissent tout cela en eux. Sauf que les dirigeants eux-mêmes sont parfois amenés à dire ce qu'ils interdisent aux autres de dire. Pas directement, certes, mais indirectement. Par exemple: "Si vous critiquez cette scène ouverte, c'est nécessairement aussi que vous nourrissez de coupables pensées à l'endroit de nos petits chéris: nos sacro-saints petits chéris. Autrement, vous ne le feriez pas. Vous êtes des ..., de sales ..." Ont-ils complètement tort en le disant? Ce n'est peut-être pas le plus important. L'important, c'est que, lorsqu'ils le disent, ils disent aussi ce qu'il est par ailleurs interdit de dire. Non pas, il est vrai: "je les nourris", mais: "un tel (qu'ils désignent rituellement à la vindicte publique) le fait". On ne savait pas que cela existait: pouvait seulement exister. Maintenant hélas, oui, on le sait. C'est très préoccupant.
* Cf. "On ne le voit plus", 10 mai 2009.