Ecoute-les un peu, dit l'Ecolière. On dirait qu'on les étrangle. Sacré Trump. Il ne dit pourtant rien de très extraordinaire. Il est clair que si les personnes présentes ce soir-là au ... avaient été armées, elles seraient aujourd'hui encore en vie. Il enfonce une porte ouverte. Ce qui les gêne, ce n'est pas tant ce qu'il dit que ce qu'il ne dit pas, dit l'Avocate. Revenons-en à cette soirée du 13 novembre 2015. Lorsque les ... pénètrent dans le ..., il est 21 h 40. L'assaut final de la police a lieu à 0 h 18. 0 h 18, c'est deux heures et demi plus tard. Autre chose encore. A proximité même du ..., il y avait une patrouille de l'opération Sentinelle. Quand les soldats contactent leur hiérarchie pour lui demander l'autorisation d'intervenir, la réponse est: "Négatif, vous n'engagez pas les militaires, on n'est pas en zone de guerre"*. Tu me suis? Je pensais que tu allais me parler du soutien qu'ils apportent à un certain nombre d'organisations ... au Moyen Orient, dit l'Ecolière. Soyons justes, dit l'Avocate. Ils ne sont pas seuls à le faire. Beaucoup d'autres aussi le font. Ce n'est d'ailleurs qu'un simple soutien moral. Rien d'autre. Ou encore de leurs liens présumés avec certaines catégories de petits chéris, dit l'Ecolière: ceux, justement, qui se trouvent là-bas (au fait, par quel miracle?). Il ne faut pas croire tout ce qu'on raconte, dit l'Avocate. Et donc, dit l'Ecolière? En disant ce qu'il dit, Trump se place au plan des faits, dit l'Avocate: quid facti? Moi, je me place au plan du droit: quid juris? Quand l'Etat ne te protège plus de rien, ce qui est le cas aujourd'hui, que se passe-t-il? Ce qui ne se passe justement pas aujourd'hui. Mais pourrait éventuellement se passer demain. C'est un droit naturel.
* Source: "Chronologie des attentats du 13 novembre 2015 en France et leurs conséquences", Wikipédia (consulté le 7 mai 2018).