4/14/2018

Se décline

Apparemment, ils se tâtent, dit l'Ecolière. Quelque chose me dit qu'ils ont peur. La dissuasion repose sur la peur, dit le Colonel: peur, en l'occurrence, qu'on peut bien comprendre. Ce qu'on ne comprendrait pas, c'est qu'ils n'aient pas peur. Quid, alors, de ce qui s'est passé aujourd'hui, dit l'Ecolière: comment l'interpréter? Tous leurs plans se sont effondrés, dit le Colonel. L'Etat ... qu'ils ont créé (et ont continué d'ailleurs, jusqu'à la fin, d'armer et de financer) n'existe plus. Les groupes ... à leur solde sont en pleine déroute. A un moment donné, ils se devaient de marquer leur mécontentement. Leur rage, si tu préfères. Et maintenant, dit l'Ecolière? Le postulat de base de la dissuasion, c'est que les acteurs politiques ne perdent pas tout sens rationnel, dit le Colonel. Si on le perd, on sort alors de la dissuasion. La dissuasion n'a plus cours. On entre dans autre chose. L'apocalypse, par exemple. Jusqu'ici, ils ont respecté certaines limites. Mais pour combien de temps encore les respecteront-ils? Il faut bien voir à qui l'on a affaire. La raison ne pèse que très peu au regard de l'instinct de mort. L'instinct de mort se décline, en l'espèce, comme affairisme, incurie, corruption, paresse, hypocrisie, inculture, cynisme, absence totale de moralité, d'autres choses encore de ce genre. La haine qu'ils éprouvent à l'égard de leurs propres populations est par ailleurs notoire. A partir de là, tu conclus.