3/04/2014

A l'agonie

Personne, en réalité, ne sait si les services secrets américains veulent ou non la guerre, dit le Colonel. Plus exactement encore, s'ils estiment ou non le moment venu d'en déclencher une. Mais cette question n'est pas très importante. On connaît la formule de Clausewitz: ce n'est jamais l'Etat agresseur qui déclenche une guerre, mais bien celui d'en face, l'Etat sur la défensive (il pourrait ne pas se défendre). Les Américains ne sont donc pas, directement au moins, concernés. Cela étant, ils n'en maintiennent pas moins la pression. "Fuck the EU", dit la sous-secrétaire d'Etat américaine aux affaires européennes, Victoria Nuland*. Les "princes-esclaves"** européens s'activent donc comme ils le peuvent, font le forcing. Mais le zèle même qu'ils mettent à remplir leur devoir d'Etat montre qu'il ne leur pèse pas trop. En France, 50 % des demandeurs d'emploi ne touchent aujourd'hui plus rien: ni indemnités, ni aide sociale***. Les dirigeants se doivent donc de réagir. Quand l'économie est à l'agonie, à plus forte raison encore que le dépôt de bilan se profile à l'horizon, il est temps d'organiser de grandes fêtes, avec campagnes de diabolisation et le reste. A l'Ouest, rien de nouveau.

* Le 6 février 2014.
** Voir "Quelque part", 2 juillet 2013.
*** Réforme, 13 février 2014.