3/25/2012

Mais presque

Bref, nous sommes très professionnels, dit le Décéèriste. Pas autant, sans doute, que les Américains, mais presque. Souvenez-vous des attentats du 11 septembre. Je n'irais pas jusqu'à dire que, dans cette affaire*, celle qui nous occupe présentement, nous étions au courant de tout**. Assurément non. La situation n'est pas exactement comparable. Mais de pas mal de choses quand même. Si vous le voulez, je vous montrerai sa fiche: elle est très détaillée. Nous le suivions dans tous ses déplacements. Nous n'ignorions pas, par exemple, qu'il était allé au .... Il y était même allé deux fois. Il était aussi allé en ... Je n'invente rien. Tout cela a été dûment noté, enregistré. D'ailleurs, vous l'aurez constaté, notre enquête n'a pas traîné: en quelques heures à peine, il était "logé". On peut critiquer les lois antiterroristes, beaucoup le font. Mais admettez que cette fois au moins, elles ont prouvé leur efficacité. Beaucoup aussi disent que la lutte contre le terrorisme ne serait qu'un prétexte pour justifier l'extension illimitée du contrôle social. En fait, comme vous le voyez, il est très difficile de séparer les deux choses. Terroristes, nous le sommes tous plus ou moins: en puissance, veux-je dire.

* Un homme assassine sept personnes dans le Sud de la France.
** Cf. Jürgen Elsässer, Comment le Djihad est arrivé en Europe, Xenia, 2006 (Préface de Jean-Pierre Chevènement).