1/08/2025

Capter

Depuis une semaine, je ne peux plus capter la radio suisse (RTS), dit l'Auditrice. Elle a abandonné la FM pour basculer dans le numérique (DAB). Cela signifie que pour pouvoir continuer à la capter, il me faudrait changer de poste récepteur, en acheter un nouveau. Et quoi d'autre encore. On voit bien l'intention cachée, dit l'Etudiante: tenir les gens en haleine, leur pourrir la vie, etc. C'est ainsi que se construit l'Etat total - et bien sûr aussi qu'il fonctionne. Hier, le téléphone, aujourd'hui la radio. Plus leurs "mises à jour" en continu. Etc. Personnellement, je fais comme Bartleby, le héros de la nouvelle éponyme de Melville: je me mets aux abonnés absents. Autant que possible, je cherche à me passer de toutes ces choses. Je suis dans la résistance passive. Je ne les écoutais pas vraiment, dit l'Auditrice: c'était juste un bruit de fond. Mais j'y était habituée. J'aimais bien cette propagande un peu simplette, cela m'amusait de les entendre. Mais 24 heures sur 24, à la longue, on s'en lasse. En plus, ils sont passablement lourdingues, si tu vois ce que je veux dire. Non, tu ne vois pas, c'est pas grave. Par moi-même, je n'aurais rien fait, je suis beaucoup trop paresseuse pour cela. Ils m'ont donc aidée à sauter le pas. Bye-bye la RTS. Je me replierai sur France Culture et France Musique. Eux au moins n'ont pas basculé. Pas encore. Ils le feront, si j'ai bien compris, dans huit ans: en 2033. On a le temps de voir venir. Je vis au jour le jour.