1/14/2025
Encore partie
A les entendre, la Russie constituerait une menace pour l'Europe, dit le Visiteur. Le problème, en fait, se pose dans l'autre sens. La Russie n'a pas véritablement de politique européenne. L'Europe lui est indifférente. La Russie résiste aux Américains qui rêvent de la dépecer, c'est une chose. Mais cela ne va pas beaucoup plus loin. Même en matière de contre-information, elle ne se manifeste que très peu. Les chiens aboient, la caravane passe. Personnellement je le regrette. Elle aurait, me semble-t-il, une carte à jouer. Jusqu'à preuve du contraire, la Russie fait encore partie de l'Europe. Sauf qu'en face, il faudrait un interlocuteur, dit le Double. Vous avez lu, bien sûr, le dernier livre d'Emmanuel Todd, La défaite de l'Occident. Il y est notamment question de la NSA, qui possède des dossiers sur à peu près tout le monde en Europe, en particulier sur les élites. Celles-ci se montrent dès lors très obéissantes. Elles font ce qu'on leur dit de faire. Je n'aimerais pas être à la place des actuels princes-esclaves européens, dit le Visiteur. Voyez en quel état, par exemple, se trouve la ... Ou encore l'... Ils paniquent et cherchent à gagner du temps, commme on l'a vu tout récemment encore en ..., quand ils ont annulé les élections. Mais à un moment donné ils se retrouveront le dos au mur. Ce n'est pas pour autant qu'ils se montreront moins obéissants, dit le Double. On s'est mal compris, dit le Visiteur. Ils vont disparaître.
1/08/2025
Capter
Depuis une semaine, je ne peux plus capter la radio suisse (RTS), dit l'Auditrice. Elle a abandonné la FM pour basculer dans le numérique (DAB). Cela signifie que pour pouvoir continuer à la capter, il me faudrait changer de poste récepteur, en acheter un nouveau. Et quoi d'autre encore. On voit bien l'intention cachée, dit l'Etudiante: tenir les gens en haleine, leur pourrir la vie, etc. C'est ainsi que se construit l'Etat total - et bien sûr aussi qu'il fonctionne. Hier, le téléphone, aujourd'hui la radio. Plus leurs "mises à jour" en continu. Etc. Personnellement, je fais comme Bartleby, le héros de la nouvelle éponyme de Melville: je me mets aux abonnés absents. Autant que possible, je cherche à me passer de toutes ces choses. Je suis dans la résistance passive. Je ne les écoutais pas vraiment, dit l'Auditrice: c'était juste un bruit de fond. Mais j'y était habituée. J'aimais bien cette propagande un peu simplette, cela m'amusait de les entendre. Mais 24 heures sur 24, à la longue, on s'en lasse. En plus, ils sont passablement lourdingues, si tu vois ce que je veux dire. Non, tu ne vois pas, c'est pas grave. Par moi-même, je n'aurais rien fait, je suis beaucoup trop paresseuse pour cela. Ils m'ont donc aidée à sauter le pas. Bye-bye la RTS. Je me replierai sur France Culture et France Musique. Eux au moins n'ont pas basculé. Pas encore. Ils le feront, si j'ai bien compris, dans huit ans: en 2033. On a le temps de voir venir. Je vis au jour le jour.