10/24/2011

Elections

Tiens, il vient d'y avoir des élections, dit l'Etudiante. Tu suis un peu ces choses, toi? 48 % seulement des gens se sont déplacés, dit l'Auditrice: une petite moitié. Tu dis des gens, dit le Cuisinier. En fait, tu parles des électeurs: 48 % des électeurs. C'est-à-dire, dit le Collégien? A côté tu as tous les autres,  dit le Cuisinier: les non-électeurs. Toi qui habites Dope-City, promène-toi un peu dans la rue: à vue de nez, comme ça, combien en croises-tu, dis-moi, d'électeurs? De vrais? C'est un vieux débat, dit l'Auditrice: pays légal contre pays réel. Sauf que jamais, jusqu'ici, le fossé n'a été aussi profond, dit le Cuisinier. Ce n'est même plus d'ailleurs maintenant un fossé, c'est un abîme. Regarde aussi leurs affiches, dit l'Etudiante: ces têtes de bobos. Et de bobottes, dit l'Auditrice. En même temps cela a son charme, dit le Cuisinier. C'est comme le théâtre de boulevard, les films des années 50, etc. Qu'est-ce que vous avez contre le théâtre de boulevard, dit la Poire? Justement rien, dit le Cuisinier. Vous m'écoutez mal. Je suis au contraire très pour. On oublie les problèmes, on pense à autre chose.







A petites doses

On pourrait laisser entrer tout le monde, dit l'Auteur: en gros, ce serait la position  chrétienne. Tous les hommes sont frères, les frontières n'existent pas. En découlent, il est vrai, un certain nombre d'inconvénients: le remplacement d'une population donnée par une autre, par exemple. Ou au contraire ne laisser entrer personne. C'est ce que recommandent certains. En l'occurrence, on ne fait ni l'un ni l'autre. On n'est ni assez détaché de soi pour abolir complètement les frontières, ni assez soucieux de soi pour les fermer. On se suicide donc, mais à petites doses. Au bout du compte le résultat est le même. Mais on repousse ainsi les échéances. C'est un honnête compromis.






10/13/2011

Ce qu'il faut

Encore et toujours le loup, dit l'Ethnologue. Les autorités ont peine à cacher leur joie. Il serait maintenant, disent-elles, "aux portes de Grenoble" (Le Monde, 27 juillet 2011). Mais il ne les franchit pas, dit l'Etudiante. Je parle des portes. Au fait pourquoi: pourquoi ne les franchit-il pas? Parce qu'on n'a pas besoin de lui, dit l'Ethnologue. Jusqu'aux portes, oui, on a besoin de lui. Il est même indispensable. Je vous en ai donné la raison. Mais au-delà, non. On peut au contraire très bien s'en passer. Je ne comprends pas, dit le Collégien. Il ferait double emploi, dit l'Ethnologue. On a déjà ce qu'il faut.